
12 x 17 cm
Collection Sauvage - Nouvelles
Vivre sa vie mais en rêver une autre. Se perdre ou se trouver dans une double existence. Hésiter à la croisée des chemins. Refuser, peut-être, de choisir. Voilà ce que sont, entre autres, les présents multiples des personnages qui traversent ce recueil de cinq nouvelles.
Les bad boys ou les bad girls de Présents composés suivent leur voie coûte que coûte. Ils veulent être libres, vivre comme ils l’entendent en cherchant des sensations fortes et en refusant la soumission, au risque de perdre l’autre. Mais jusqu’à quel point?
EXTRAITS
« Ce fut viscéral, tangible, avec images et sons à l’appui. Le vent chargé d’eau fouettant les vitres, la chaussée brillante comme du vinyle. Les cahots, la proximité impersonnelle, les gestes indifférents, et soudain, son visage qui se tourne vers moi, le claquement des portes, son regard qui semble vouloir me transpercer, les battements de mon coeur, sa bouche esquissant ce certain sourire si particulier, hésitant et charmeur. Le parfum des feuilles mortes et des pierres noyées sous le brouillard et la pluie, et une rafale d’images comme autant de clichés photographiques pris au hasard du boulevard de Courcelles, de la rue Chauveau-Lagarde, avec ensuite la Seine, la rive gauche, Saint-Germain-des-Prés. »
« Je me retrouvai donc chez lui, à quelques minutes de là, dans sa chambre sous les toits, et tout de suite, dans la pièce presque ronde, exiguë, aux hautes fenêtres penchées et légèrement entrouvertes sur la pluie, ce furent les vêtements arrachés à la hâte, les corps empoignés, les bouches qui se cherchent et se dévorent, les mouvements cassants et brutaux, presque maladroits, les soupirs, les sexes qui se trouvent, se séparent mais accèdent ensemble au plaisir, qui surgit et balaie tout sur son passage : hésitations, calculs, scrupules, ombres de culpabilité.
Ce n’était pas non plus une copulation sauvage qui, une fois conclue, se serait traduite par le silence, la séparation définitive, un “ciao” glacial et sec. Pas seulement. Il y eut aussi une certaine tendresse. Et encore de la complicité. Peut-être est-ce là que commence réellement l’amoralité, l’infidélité, la vraie trahison ? Sans trop y réfléchir, j’y ai vu de la délicatesse. »